EXPOSITION DU 9 SEPTEMBRE AU 10 NOVEMBRE 2023

Doppelgänger, c’est le sosie, le double dans le folklore germanique, un doute, une interrogation entre deux entités. Double jeu, reflet, identité. Qui est ce double qui me ressemble, et qui n’est pas moi ? La rencontre avec le double est l’un des thèmes majeurs de la littérature, on le retrouve dans les contes des frères Grimm, chez Maupassant, Wilde, dans le cinéma de Lynch, Peele ou encore dans Donjons et Dragons. Maxime Verdier en construisant ses récits et personnages qui puisent en grande partie dans des souvenirs entremêlés, pratique un acte de dédoublement, une mise en abîme. La doudoune oubliée de Melancholia c’est la sienne, les doigts qui se fraient un chemin derrière la tapisserie une peur enfantine, le gardien de salles de l’Echappée belle un petit boulot. 

L’artiste nous invite dans une maison aux murs colorés habitée de dessins délicats aux crayons de couleur et pastels ou graphite, des objets-sculptures de résine et de larges boites-diorama. Comme pour Alice qui découvre un monde fantastique en passant à travers le miroir, la féerie devient absurde, étrange. Les objets sont tordus, les postures inquiétantes, les cadres retournés, les métamorphoses surnaturelles. 

L’exposition Doppelgänger offre une œuvre narrative singulière composée de fragments d’histoires intimes et collectives. Des petits contes drôles et monstrueux qui convoquent tour à tour l’enfance bucolique de l’artiste, l’esthétique de la CalArts, le surréalisme de Duchamp et les films de Carpenter. 

« Au clair de la lune, près de la mer, dans les endroits isolés de la campagne, l’on voit, plongé dans d’amères réflexions, toutes les choses revêtir des formes jaunes, indécises, fantastiques. L’ombre des arbres, tantôt vite, tantôt lentement, court, vient, revient, par diverses formes, en s’aplatissant, en se collant contre la terre. Dans le temps, lorsque j’étais emporté sur les ailes de la jeunesse, cela me faisait rêver, me paraissait étrange ; maintenant, j’y suis habitué.» 

 Extrait Des Chants de Maldoror de Lautréamont.

Site de l’artiste

Livret d’exposition

Livret Facile à lire et à comprendre (FLAC)

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Né en 1991 à Dieppe, l’artiste vit et travaille à Paris.
Il est représenté par la Galerie Anne Sarah Benichou.

© Raphëlle Detheve

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REGARDS CROISÉS #7
À chaque exposition, un accrochage est imaginé pour le hall du Théâtre des collines en résonance de la proposition du Point Commun. Les œuvres sélectionnées appartiennent à la collection de l’Artothèque Bonlieu.