EXPOSITION . Clémence Bruno . Démultiplier la tendresse

À rebours des enjeux contemporains, Clémence Bruno développe une œuvre où la lenteur et l’attention deviennent des gestes essentiels, des actes politiques. Dans sa pratique picturale, elle révèle ce qui échappe au regard, ce qui se construit dans les creux de l’ordinaire — une amitié choisie, un canapé familier, une main apaisante, une paire de bottes de pluie.

Les visages qu’elle peint sont ceux de ses ami·e·s ; les décors, les lieux qu’iels habitent ; les objets, des archives partagées. S’inspirant des compositions religieuses de la Renaissance, elle transpose ces références dans un présent réinventé, où les liens intimes, loin des récits normatifs centrés sur la famille ou le couple, remplacent le récit sacré. Ici, l’amitié s’impose – précieuse, complexe, fondatrice.

Dans l’exposition Démultiplier la tendresse, Clémence Bruno tente de saisir les gestes, les regards, les silences de sa communauté choisie — sans les figer. Elle sacralise ce qui relie, tisse une vision contemporaine du vivre-ensemble invitant à habiter le monde avec douceur, exigence et tendresse.

« Les images de Clémence Bruno sont des seuils où la peinture lutte contre la dispersion et la solitude contemporaines. L’artiste invente des formes précaires, temporaires, et pourtant si vivantes. Elle montre qu’être ensemble n’est jamais donné ; mais toujours à faire, à penser, à soigner. Dans un monde où les récits dominants valorisent la vitesse, l’individualisme et l’efficacité, elle oppose un regard sensible où les amitiés reprennent, enfin, la place qu’elles méritent. » 

Jeanne Mathas (extrait du livret d’exposition)

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Née en 1998 à Toulon, France.
Vit et travaille à Marseille.
Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Marseille.