24.05 26.07.25
En résonance du festival Annecy Paysages 2025.

Vaults propose aux regardeur·euse·s un espace étrange qui déconstruit les repères du temps linéaire. Avenir, passé ou présent alternatif difficile à dire. L’exposition est un parcours à travers trois salles, un mouvement vers un lieu enfoui, secret.

Accrochés aux murs, trois hauts-reliefs aux formes similaires : une sorte de silhouette humaine, mais simplifiée – à la manière des sarcophages égyptiens ou des poupées russes – au point de la rendre méconnaissable, à l’exception des yeux. Ces figures hybrides oscillent entre sculpture et dessin, entre corps et objet, entre organique et architectural. Hautes de deux mètres, elles font penser à des enveloppes, des cocons mais il semble très étrange – presque violent – qu’elles soient suspendues à l’envers !

Selon Michel Serre, la statue archaïque n’est pas seulement une effigie funéraire, une représentation de la personne enterrée, mais une présentation du corps momifié réel : un objet entre le corps et la sculpture.

Devant les œuvres murales, de grandes figures animales hybrides sont assises sur des podiums en mousse protectrice noire comme des caisses de transport retournées dont elles auraient jailli. Sur chaque museau de ces figures semblables à des grenouilles, un disque métallique flotte, défiant la gravité, est-il un objet physique ? Ces œuvres jouent de l’entrecroisement entre le figuratif et le symbolique comme dans l’imagerie chrétienne médiévale, où les auréoles deviennent parfois des objets maladroits obstruant la vue des personnages sacrés. 

Les figures animales semblent contempler les œuvres murales et paraissent leur vouer un culte. Cet ensemble fait-il partie d’un rite funéraire ou d’un processus d’immortalisation développé par une humanité future ou alternative ? Ces statues sont-elles les témoins d’une civilisation oubliée, détournées et vénérées par une culture non-humaine ?

Frederik Exner, 2025.

 

“Such is the afterlife of a metaphysical narrative issued by a dead world: like a print left on a path, a new foot comes to fill it and to betray its boundaries. Indeed, if a world is ever to survive the end of its own historical body, it is through syncretic disfigurements rather than in the efforts of archival conservation.”

 “This destiny might be hard to swallow for a civilization that still inhabits a living body. Whatever they might produce and however perfect their art might be, their only chance of transmitting their story to a living ear is by being misinterpreted, misunderstood, taken apart, pillaged and recomposed.”

Federico Campagna, Prophetic Culture

Né en 1991 à Aarhus, Danemark.
Vit et travaille à Paris.
Diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris et de la Royal Danish Academy of Fine Arts, Copenhague.

AUTOUR DE L’EXPOSITION

| VISITE COMMENTÉE |
chaque samedi à 14h30, tous publics, 45 min

| VISITE COMMENTÉE AVEC L’ARTISTE  |
sam 24.05 à 14h30, tous publics, 45 min

| ATELIER FAMILLE |
sam 07.06 et 12.07  à 10h30, dès 5 ans, 1h30, 5€

| POINT PHILO | avec Thibault Duval-Molinos
jeu 19.06 à 18h15,  dès 15 ans, 1h

| VISITE CONTÉE |
sam 21.06 et 5.07 à 10h30, dès 2 ans, 30 min

| VISITE EN LANGUE DES SIGNES FRANÇAISE |
sam 28.06 à 14h30, tous publics, 45 min

 

DOCUMENTS

Site de l’artiste
Livret d’exposition
Livret Facile à lire et à comprendre (FALC)
Dans la bibliothèque de Frederik Exner