EXPOSITION . Julia Gault . 1387 jours

Julia Gault, artiste plasticienne, s’intéresse dans sa pratique de la sculpture et de l’installation, aux désirs humains d’ériger la matière toujours plus haute, de vouloir la contrôler, de faire des formes qui se veulent pérennes dans une ambition de pouvoir et d’éternité. Une volonté vaine qui s’oppose à la gravité et plus largement aux forces de la nature qui ne sont que mouvement, transformation, fluidité, passage infini de la forme à l’informité.

Ses pièces se tiennent la plupart du temps dans un équilibre précaire, où l’on sent que tout peut basculer. Elle crée des relations antinomiques entre les matériaux, ce qui provoque la chute ou le délitement des formes au fur et à mesure.

 « Je crée des formes souvent massives, mais aux fondations vacillantes, à partir de gestes vains pour des formes vaines. »

Pour nourrir ses projets, Julia Gault s’inspire des territoires qu’elle traverse. Invitée par le Point Commun, ses recherches se sont axées sur le lien historique de la ville d’Annecy à l’eau, connue pour l’art d’apprivoiser et de maîtriser la force de cet élément naturel.

Pour l’exposition 1387 jours au Point Commun, l’artiste interroge notre relation à l’eau, notre volonté de la contenir et de la contrôler, tout en explorant notre rapport à elle dans un contexte où les sécheresses deviennent de plus en plus fréquentes, et où l’eau se fait rare.

Le titre énigmatique de l’exposition, 1387 jours, introduit l’idée d’une menace imminente. 1387 est le nombre de jours qu’il faudrait pour que le lac d’Annecy soit complètement à sec, s’il n’était plus du tout irrigué par l’eau des montagnes. Cette projection alarmante invite à réfléchir sur notre avenir commun et sur les vœux que nous pouvons formuler pour préserver cet élément vital.

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Née en 1991 à Paris, l’artiste vit et travaille à Paris. 

© Béatrice Cafiéri